Puce_membre

IMAdina

Bruxelles, Belgique

Workshop Arles 2012

Modifiée le : 29/08/2012

Grâce à la bourse d’accompagnement de la SmartBe, j’ai pu suivre un stage photo du 23 au 28 juillet avec Elene Usdin dans le cadre des stages organisés par les Rencontres internationales de la photographie à Arles. Elene Usdin est venue à la photographie à partir d’une formation initiale en illustration. Elle développe un univers fortement onirique, très construit, qui oscille entre simplicité visuelle et mise en scène aux accents baroques, une démarche très éloignée de ma propre approche de la photographie. Je suis plutôt habituée à travailler de manière spontanée : souvent c’est l’image qui m’indique la direction à suivre, je planifie rarement mes photos. Lors de ce stage, je fus confrontée pour la première fois à une démarche photographique de mise en scène élaborée, qui demandait à la fois une construction conceptuelle en amont ainsi qu’une préparation pratique de la séance de prise de vue. Nous avons commencé par deux jours de repérages, le but étant de se laisser porter par les propositions émanant des lieux visités. Le premier endroit, une école abandonnée assiégée par des dizaines de pigeons et à forte ambiance gothique, fut choisi par près de la moitié du groupe. J'ai pour ma part accordé ma préférence à un collège abandonné, le deuxième des cinq lieux de repérage. L’élément déclencheur de mon travail fut le concept que l’espace lui-même m’imposait : l'absence d’élèves, l’ambiance faussement accueillante, la douceur des couleurs environnantes contrastant avec l’abandon et la désolation des lieux, m’ont rappelé une vidéo où Sir Ken Robinson critique l’impact de l’éducation sur l’esprit de l’enfant. La déclaration de ce dernier : « We don’t grow into creativity, we grow out of it ; or rather we get educated out of it. » fut ce qui dicta le début de mes recherches des costumes, du modèle, de la lumière et de la mise en scène. Ce que j’ai vraiment apprécié lors de ce stage a été le fait qu’à aucun moment nous n'avons été mis sous pression ; Elene nous a permis de nous concentrer sur le processus et non sur le résultat. De sorte que j’ai appris (ou réappris) que le travail est aisé tant que nous nous donnons la permission d'explorer librement ce que l’intuition, l’inconscient, l’imagination, voire l’œuvre à faire elle-même, nous présentent comme propositions. Du moins, pour autant que l’on se donne la permission de faire des erreurs. Tout le reste: recherche, préparation, direction du modèle, décision sur les lumières, etc., peut dès lors être réalisé de manière presque ludique. Ainsi, la question qui m’a hantée tout au long de ce stage : « Le plaisir est-il compatible avec la progression dans l’exercice de son art? » a trouvé une réponse. Positive.