Agnieszka Kolodziej

Mon regard sur l’Académie Maurice Ravel à Saint-Jean-de-Luz, septembre 2013

L’Académie Maurice Ravel a vu le jour en 1967. Elle se trouve à Saint-Jean-de-Luz, entre les Pyrénées et l’océan Atlantique. Le compositeur français y est né, et cela se voit. Sa maison ainsi que la bibliothèque dédiée à la musique qui porte son nom sont ouvertes au public.

L’Académie propose des masterclasses, des concerts et des conférences. Elle organise également des résidences pour les compositeurs dans la région de Saint-Jean-de-Luz. L’organisation collabore avec le Festival basque, qui se déroule à la même période.

J’avais un objectif clair : j’espérais y enrichir mes contacts, avoir l’occasion de monter sur scène lors d’un des concerts du Festival, et d’en apprendre davantage sur d’autres festivals intéressants en France. Tout s’est déroulé encore mieux que je l’espérais, et j’en suis enchantée.

Cette expérience m’a changée et a modifié ma perception de certains aspects musicaux. J’ai par exemple récemment joué l’œuvre Carmen de Bizet en tant que premier violon à l’Opéra, et j’ai beaucoup mieux compris le caractère espagnol de l’œuvre.

À l’Académie, je me suis produite quatre fois en public, j’ai participé à quatre masterclasses et suivi cinq cours. Deux semaines vraiment intenses…

Ce qui m’a le plus marquée était que j’étais pour ainsi dire la seule musicienne non-francophone. Cela m’a énormément plu, je ne m’étais encore jamais retrouvée dans un environnement aussi ciblé. Et cela a bien sûr eu une incidence. J’ai eu l’occasion d’écouter de grandes œuvres des compositeurs français Dutilleux, Debussy et Ravel. J’ai également appris à connaître d’autres compositeurs, comme Jean Cras et Philippe Hersant. J’ai même rencontré personnellement ce dernier et son œuvre m’a impressionnée. Je me trouvais au beau milieu de tous ces événements et j’avais l’impression de moi aussi faire partie de la culture. Aujourd’hui, je comprends beaucoup mieux la musique française. Elle est liée aux sentiments et à l’humour, à la langue, à l’histoire, à l’environnement et bien sûr aussi à la bonne chère !

J’ai eu la chance de jouer le plus grand Duo de Ravel. Un véritable chef-d’œuvre, très exigeant sur le plan technique et très délicat à interpréter avec justesse. J’ai également eu l’honneur d’assister à une masterclass du célèbre violoniste français Regis Pasquier, dont le père était une connaissance de Maurice Ravel. J’y ai beaucoup appris.

Sans le soutien financier de SMart, tout cela aurait été impossible. Je m’étais déjà inscrite à l’Académie Maurice Ravel en 2012, pour l’édition précédente. J’avais été acceptée et j’ai eu l’occasion de jouer avec les gagnants de cette édition, mais je n’avais pas pu m’y rendre en raison de problèmes financiers. J’ai pris conscience de l’importance de cet événement prestigieux et je voulais y participer coûte que coûte.

Jamais je n’oublierai l’accueil chaleureux et le soutien que m’ont offert les collaborateurs de SMart. Je souhaite en particulier remercier Judith Verhoeven, qui a fait preuve d’une grande patience à mon égard et m’a appris à connaître les principaux concepts et procédures de l’organisation. Je suis très reconnaissante vis-à-vis de SMart, car cette expérience a eu un impact majeur sur ma vie.

Mes aptitudes musicales et techniques se sont largement améliorées. Cette expérience m’a ouvert de nouvelles portes et m’a donné de l’inspiration pour le futur.