Rencontre avec un SMartien: Benoît Dupont / Edgar Kosma, auteur et éditeur

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Après avoir longtemps réfléchi au concept, Benoît Dupont (alias Edgar Kosma) s’est associé avec un dessinateur, Pierre Lecrenier, pour un projet BD inédit: "Le Belge". Depuis septembre 2012, un strip est publié chaque semaine dans le Vif/L'Express.

 

Tout a commencé par...
un intérêt pour les mots, les idées, puis des études en philosophie, puis l'envie d'écrire, le lancement dans un projet de roman (sans savoir que ce serait un roman…) . "Éternels instants" a été publié en 2010 dans une collection de littérature belge contemporaine (Grand Miroir). Cela m'a donné confiance et l’envie de poursuivre dans cette voie, car je ne m'imaginais pas écrire sans être lu. Une publication à compte d'éditeur ouvre de nombreuses portes vers des bourses, des prix, des commandes de textes...  Cela permet aussi de rencontrer beaucoup de monde à travers des rencontres en librairies, dans des écoles... Cette reconnaissance me semble vraiment importante dans le métier d'auteur, même si les ventes, au début, restent modestes.

J'ai eu ensuite envie de changer de registre, de me tourner vers quelque chose de plus léger, plus humoristique, et me suis lancé dans un projet de BD: "Le Belge". C'est un travail collaboratif qui me plaît, où je confronte mes idées à un univers graphique et où l'échange permet quelque chose d'inédit. J’espère pouvoir renouveler cette collaboration dans les années à venir. Ce nouveau projet ne m'a pas empêché d'écrire: je viens de terminer mon deuxième roman - temporairement intitulé: "De prendre le tramway mon chat s'est entêté" - que je suis en train de proposer à des éditeurs. Affaire à suivre...

Parallèlement à mon travail d'auteur, j'ai créé une maison d'édition numérique, en 2006, avec mon ami et associé Pierre de Mûelenaere: ONLIT EDITIONS. Cette deuxième "casquette", parfaitement complémentaire, me permet d'élargir mon réseau, de rencontrer des auteurs, de comprendre les enjeux de l'édition des deux côtés… voire quatre, puisqu'il y a aussi la dimension numérique/papier qui s'ajoute.
J'aime jongler avec ces différentes facettes et j’aime avoir beaucoup de choses à penser en même temps: écrire/éditer, papier/numérique, littérature/BD...

J'aurais besoin de...
collaborer avec un agent, quelqu’un qui gère aux mieux les droits, qui trouve les meilleures exploitations pour chaque œuvre. J’imagine que c’est un réel atout pour un auteur, que cela lui permet de passer à un stade supérieur, de se consacrer plus à la création et de déléguer une partie des tâches. Pour le moment, j'essaye de me débrouiller seul pour les activités administratives et communicationnelles, tout en demandant conseil le plus souvent possible à des amis. Il y a heureusement des services aux auteurs de la SACD pour des questions juridiques, de droits d'auteurs... (J'ai aussi une très bonne gestionnaire chez SMartBe ;-))

Je rêve de…
pouvoir vivre de mes projets artistiques, de pouvoir m'y consacrer pleinement sans avoir à craindre un rendez-vous à l'ONEm, face à une personne qui ne comprend pas trop ce que je fais, ou de me retrouver face à des gens qui me lancent, pleins de bonne foi : "Tu écris, tu fais de la BD, c'est super, mais c'est quoi ton métier?"...
Par rapport à mes projets futurs, je suis plutôt de nature pragmatique et je sais pertinemment qu'il ne sert à rien de rêver et qu'il vaut mieux passer ce temps disponible (comme dirait le PDG de TF1) à travailler, lancer de nouvelles choses, réseauter, sans arrêter d'y croire. Mis à part pour quelques exceptions, je crois qu'un artiste doit être fort patient et ne pas se décourager trop vite.
Concrètement, mes prochains "rêves" sont donc de trouver un bon éditeur (français, si possible, pour une meilleure diffusion dans l'Hexagone) pour mon nouveau roman et un bon éditeur BD pour mon projet "Le Belge", fin 2013.
J'espère aussi (dans un tout autre registre) ne pas avoir à souffrir, un jour, d'une crise irréversible d'inspiration!

Par rapport à la crise du statut d'artiste...
En tant qu'artiste créateur (auteur), je pense que protéger uniquement les intermittents était peut-être une bonne idée à la base. Mais, dans la réalité, cela se révèle être une absurdité. En effet, il n'y a ni film ni pièce de théâtre (et donc pas de comédiens et de techniciens) sans un auteur ou scénariste en amont.
Le rôle du politique serait donc, non pas de protéger, car cela sous-entend un concept d'assistance connotée, mais bien plutôt de stimuler, soutenir, l'entièreté du secteur créatif dynamique et ambitieux. Sans oublier qu'un secteur artistique fort peut être aussi un secteur économique fort et une source d'emploi, directs et indirects, importante.

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Date:
06/12/2012